L’histoire de la compagnie Virevolt, c’est avant tout celle de deux êtres qui se rencontrent autour d’une même passion : le cirque. De là naîtra une histoire d’amour, de couple et d’art qu’ils proposent de partager au fil de leur nouvelle création « 50-50 ».(…)
Une histoire à deux
« Nous avions envie de nous retrouver. De faire un état des lieux de ce que nous avions à dire ensemble et de nous interroger sur la façon dont nous allions raconter les choses à ce stade de notre vie. Ce spectacle est un focus sur ce moment de notre histoire », explique Aurélie. « Nous prenons les choses et les transformons afin de ne pas aller trop dans le mièvre ou le trop philosophique. Nous voulions exprimer ce que chacun peut vivre dans la banalité de sa vie, mêlé au côté extraordinaire du cirque, que chacun puisse se retrouver dans notre couple. Le mouvement de cirque fait partie de notre quotidien, pour nous c’est quelque chose de naturel et que nous avons eu envie de faire rentrer le public dans ce quotidien. Désormais, nous sommes plus détachés de la performance que nous avons pu l’être lorsque nous avions 20 ans, nous souhaitons aller vers l’intérêt et le sens ». Pour ces raisons, le compositeur Fabrice Bouillon-Laforest s’est placé en témoin du vécu de ce couple, accompagnant leurs mouvements d’interviews et de témoignages de parents et de proches. A travers ces enregistrements, le couple Cuvelier-La sala entrouvre une porte sur son monde… « Notre travail prend corps à partir d’entretiens de personnes qui nous entourent et qui nourrissent notre imaginaire pour donner vie aux personnages de 50-50. Nous souhaitons avant tout mettre en lumière différents parcours : les nôtres, ceux de nos pères boxeur et médecin, ceux de nos enfants… ».
Au-delà du spectacle.
Mais au-delà de leurs représentations scéniques, la compagnie est très attachée à latransmission du savoir, au partage d’un cirque ludique t accessible à tous. Pour cette raison, Virevolt interviendra cette année dans le cadre de la semaine Tous créateurs et travaillera avec des collègues sur les techniques du cirque. « Nous avons envie de partager ces moments de dynamismes ! Généralement le mot « acrobatie » lié au cirque ne les effraie pas, bien au contraire, ils les stimule ! Nous les emmenons peu à peu vers la danse acrobatique. Ces moments leur permettent de travailler le respect de soi, mais aussi les autres, ce qui est fondamental. Ils permettent également d’appréhender le toucher et de développer la notion de confiance, là encore, en soi, mais aussi en l’autre ». Si le fait de travailler avec la jeunesse peu paraître logique pour une telle compagnie, cette dernière a cependant fait le pari de se tourner vers le grand âge et d’oser affronter la dépendance. « Notre envie est de travailler sur la mémoire. Vivre un moment humain ensemble et comprendre comment les choses fonctionnent, comment leur faire retrouver des sensations mais toujours en s’appuyant sur la mémoire de leurs vies, et tout ce qu’ils ont porté. Nous verrons alors où nous irons, peut-être pourrons-nous pousser la chansonnette, danser une valse… Ce qui est certain, c’est que nous allons découvrir ». Une nouvelle manière de poursuivre l’histoire d’un couple qui s’écrit résolument à quatre mains.
Emilie Brochier